Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures
INTRODUCTION HISTORIQUE. 15
confia le commandement à George Brankovitch, son neveu, second fils de Vouk Brankovitch. . ail
George mit le siège devant Seutari, réduisit les Vénitiens à la famine et les força de conclure la paix avec le despote de Serbie. En 1425, Stephan Lazarevitch céda à Djurj Brankovitch tout ce qu'il avait acquis en Zéta, et, en 1496, les Vénitiens conclurent avec ce nouveau seigneur une paix véritable, s'engageant à payer exactement la redevance de 1000 ducats concernant l'acquisition de Scutari.
Cependant les Zetiani qui regrettaient le départ de Stephan Tsernoïévitj, avaient fait offrir à celui-ci de venir se remettre à leur tête. Il se confia en conséquence à un vaisseau ragusain qui le débarqua à Pachtrovitsé, d’où il se rendit en Zèta, avant même que Djurj Brankovitch y fût arrivé lui-même. Ce dernier se plaignit aux Ragusains de l'aide qu'ils avaient prêté à son compétiteur, et la république voyant en lui le futur despote de Zéta, lui envoya Maroié Rastich et Marino Goundoulitch pour le prier de se rendre de sa personne à Raguse, afin de s'entendre sur ce qui restait à faire en cette occurrence. Brankovitch, insouciant des progrès que faisait Stephan Tsernoïèvitj, s’embarqua donc pour Raguse avec sa famille ; mais à son retour, jugeant que les Zetiani ne l’accepteraient point volontiers, il reprit de lui-même le chemin de la Serbie. Stephan Lazarevitch en mourant l’année suivante (1427), le désigna pour lui succéder comme despote de Serbie; mais comme le pays serbe avait accepté la suzeraineté du Sultan, les Zetiani, jaloux de leur indépendance, ne voulurent pas plus se soumettre à Brankovitch en cette circonstance, qu'ils ne l'avaient fait auparavant, et ils confirmèrent Stephan Tsernoïévitj dans le gouvernement auquel ils l'avaient appelé; en lui donnant le titre de Voïvode de la Zéta. Du reste, sa parenté avec les Balchitchi, et en second lieu la régence que Balcha WI lui avait confiée, au moment où il partait lui-même pour la Serbie, donnaient à Tsernoïévitj des droits plus incontestables que ceux de Brankovitch, et de plus celui-ci eût été bien impuissant à faire valoir ses prétentions, au milieu