Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE NEUVIÈME. do

un canal laféral prolongé ju squ'au voisinage de l'arsenal d'Obod. Riéka possède une bonne école tenue par un maître serbe : filles et garçons y recoivent fructueusement depuis quelques années une instruction élémentaire.

Les débordements fréquents de la Tsernoïevitja Riéka créent malheureusement sur ses rives, et même en face di bourg, des foyers d'insalubrité qui rendent, à certaines saisons, le séjour du pays M dangereux. Les fièvres ‘intermittentes y sont endémiques, et nombre d'habitants y portent le cachet de l'infection paludéenne.

Alors même que l'on ne devrait point se rendre en Albanie, on ne saurait manquer de suivre jusqu'au lac le cours si capricieux de la rivière. Trois heures suffisent pour cette excursion ; qui s'arrête à la forteresse turque de Lesendra ; et l'on peut dans le même espace de temps remonter la Riéka, dont le courant, généralement fort peu sensible, est même quelquefois renversé. Tantôt resserrée étroitement entre deux montagnes, tantôt élargissant son lit aux dépens de ses rives, ou bien voilant ses dangereuses profondeurs sous de vastes tapis de nénuphars, la capricieuse rivière va, revient sur ellemême, tantôt cherchant, tantôt fuyant le lac qui s'ouvre pour la recevoir, et dans lequel ses eaux vont bientôt se confondre avec celles de tous les autres fleuves de la Montagne-Noire. À une faible distance de son embouchure dans le Skadarsko blato, on remarque sur sa rive une trentaine de huttes en pierres sèches, adossées au

rocher : c'est le village de Plotcha, habité. pendant une Mie a de l'hiver par des gens de Le Tsernitsa qui vienent s'y livrer à la fameuse pêche des scoranze ou Voukliéoa, si réputées chez les marins de la Dalmatie. La Scoranza, extrêmement fine et délicate quand on la