Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

308 LE MONTÉNÉGRO CONTEMPORAIN.

« Un seul gouvernement fournissait aux guerriers de la * croix un appui vraiment efficace : c'était celui de cette papauté, tant calomniée par les libérâtres, qui, la première dans l'Europe, en 1821, encouragea et bénit les combats de la Grèce, et qui a toujours prêlé son concours à tous les chrétiens luttant pour la liberté de leur foi contre l’islamisme, sans leur demander quelle était la communion qu'ils professaient. Le vieillard dépouillé du Vatican tendait une main paternelle aux chrétiens opprimés de la Tsernagore, et, par une admirable encyclique adressée aux évêques d’Albanie, défendait aux catholiques de ce pays de prêter le concours de leurs armes aux Turcs dans la guerre contre les Monténégrins. Mais le noble exemple donné par le Pape ne trouvait pas d’imitateurs, et Pie IX, hors d'état de prêter aux Slaves chétiens l'appui matériel que Pie VIT avait pu prêter aux Grecs, ne pouvait leur donner qu'un appui moral impuissant à arrêter les canons et les baïonnettes des Osmanlis !. »

L'armée d'Omer-Pacha, ravitaillée et accrue de nouveaux renforts, avait cependant quitté ses campements ; et, tandis que les canonnières remontaient la Tsernoiévitchka-Riéka, les bataillons ottomans, couronnant les hauteurs qui, de chaque côté, dominent les nombreux méandres de la rivière, s’avancaient stratégiquement sur le terrain difficile qui leur était disputé pied à pied ct chaque jour. Le 23 août, au matin, à deux lieues de Riéka, Mirko, réunissant tout ce qui lui restait encore d'hommes disponibles, et s'appuyant à un rempart de rochers, dont chaque anfractuosité était une véritable casemate pour ses combattants, attendit de pied ferme l'ennemi, et, pendant toute la journée, payant de sa

LF. Lexonuaxn, Turcs et Monténégrins.