Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

320 LE MONTÉNÉGRO CONTEMPORAIN.

Monténégrins, suivant les conseils du potentat dont il avait reçu la grandiose hospitalité, se rendit à Berlin où il rencontra, à la cour du vieux roi, quélques-uns de ces hommes que les récents triomphes de la Prusse avaient déjà illustrés, et que de faciles victoires devaient, deux années plus tard, enivrer tout à fait.

Quelques: jours après, Nicolas I‘ saluait à Vienne l'héritier des Habélourg; et reprenait enfin le chemin de sa principauté où il arriva le 23 février 1869. Un nombreux cortége de guerriers était allé attendre le prince à sa frontière, et la nature elle-même, s'associant à cette fête de la Tsernagore, faisait étinceler aux rayons du soleil les armes et les broderies d'or des chefs accourus de tous les points de la Montagne-Noire, pour recevoir le gospodar revenant des lointains pays du tsar.

La principauté ne devait point tarder à ressentir les heureux effets des munificences impériales, et, peu de temps après le retour de Nicolas [#, le séminaire de Tseitinjé (bogoslavia) s'ouvrait sous l'habile direction de Milan Kostitj; les filles des principales familles monténégrines se réunissaient sous l'égide de mademoiselle N. Patzevitj, chargée par l'impératrice Marie Alexandrovna d'une mission de dévouement qu'elle n’a cessé, depuis celte époque, de remplir avec un succès croissant; les écoles primaires se multipliaient; une ligne télégraphique s’établissait entre Tsettinjé et Cattaro; enfin des munitions en assez grande quantité, et 3,000 fusils à aiguilles entraient dans l'arsenal du Monténégro. C’est de cette époque aussi que date l'intimité des relations diplomatiques existant -aujourd'hui entre la principauté et le gouvernement russe, relations qui confiées à la rare intelligence et à la sagacité du consul