Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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verain dont on avait reçu des marques nombreuses de générosité, en soutenant des sujets combattant pour un droit imprescriplüble; ou d'oublier des liens de race et même de famille, en refusant à ces mêmes insurgés l'asile et les secours qu'ils venaient demander à leurs frères, forcés moralement de se maintenir dans les devoirs de la neutralité.

Le 3 avril 1870 fut reçu solennellement à la frontière le consul de Russie à Raguse, apportant au prince Nicolas les insignes en diamants de l’ordre éminent d'Alexandre Newski, distinction qui, dans le passé, avait été déjà accordée aux deux vladikas Vassili et Pierre I*. Une faveur aussi spéciale confirmait les sentiments manifesiés antérieurement par le tsar envers la MontagneNoire, et fut accueillie avec une bien légitime fierté par le chef des Monténégrins. Peu de temps après, le gouvernement autrichien, affirmant de son côté sa reconnaissance pour la conduite de Nicolas I‘, pendant les graves événements des Bouches de Cattaro, lui faisait remettre à Tseltinjé par Son Exc. le général baron Roditj, gouverneur de la Dalmatie, le grand cordon de l'ordre de François-Joseph.

Nous w'insisterons point ici sur l'impression produite au Monténégro par les résultats de la querre malheüreuse dans laquélle la France allait perdre un prestige consacré par ses innombrables victoires, et cette influence politique qui, jusque dans les pays les plus reculés, soumettait à ses jugements les intérêts les plus divers: Sous quelle influence un peuple aussi isolé que celui de la Montagne-Noire avait-il pu pressentir les succès de l'Allemagne, et pourquoi ses sympathies pour le gouve”t nement impérial, dont il n'avait reçuque des bienfaits,