Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE QUINZIÈME. 417

et leurs amis, elles reçoivent en attendant la mort une misérable pâture.

Les fièvres intermittentes règnent avec une réelle intensité dans toute la région basse du Monténégro, spécialement sur les rives marécageuses de la Tsernoïévitja Rieka, dans la partie de‘la Tsernitsa avoisinant la rivière de Vire et le lac de Scutari, et dans tous les Biélopavitj. Elles affectent le plus souvent les types tierce et quarte et, dans bien des cas, s’épuisent et finissent par disparaître sans accidents consécutifs sérieux.

Quelquefois pourtant, et surtout si la misère vient en aide à la maladie, elles laissent après elles d'énormes hypertrophies de la rate et la cachexie la plus complète. Les fièvres pernicieuses ne sont point rares et nous avons vu en être frappés, même à Tsettinjé, des individus arrivés depuis quelque temps des régions basses où ils avaient échappé plus ou moins longtemps aux fièvres d'accès.

La fièvre typhoïde est heureusement exceptionnelle dans un pays où elle emprunterait sans doute à l'encombrement des habitations une plus grande gravité. Le rhumatisme et les scrofules sont fréquents; quant à la phthisie pulmonaire elle frappe peu d'individus, et c’est surtout chez les femmes qu’elle trouve son contingent de mortalité.

Bien que n'ayant fait jusqu'ici qu'une seule apparition au Monténégro, le choléra y a laissé de cruels souvenirs, et c'est avec terreur qu'on y dépeint encore l'épidémie de 1867. |

Les névroses semblent dominer la pathologie des Monténégrins : névroses de l'intelligence dans une proportion considérable pour une si faible population; névroses de