Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures
INTRODUCTION HISTORIQUE. Al
adika ayant quitté Voutchi Studenats le 22 septem-
bre, vint auprès de la montagne de Bousovnik où, dans une prédication entrainante, il s’efforça d’enflammer le courage de ses gens et de les préparer au sacrifice de 1 vie s’il était nécessaire. Une première colonne turque s élança sur le village de Grouché, en Liéchanska Nahia; reçue par les Lechani et quelques Katouniani, elle les repoussa et se mit à dévaster le pays. Une seconde colonne, sous les ordres du Vizir, marcha contre le vladika lui-même, qui, prenant avec Jui tous les Katouniani, opposa une vigoureuse résistance, de facon à permettre aux hommes de la Rietchka, de la Tserniska et de la Liechanska Nahia qui venaient de repousser la première colonne ottomane, de le rejoindre lui-même pour combiner ensemble leurs efforts. L’incertitude était déjà dans l'armée de Mahmoud; mais dès ce moment ce ne fut plus qu'une retraite précipitée dans le plus affreux désordre. Plus de deux mille Turcs furent massacrés ; le vizir lui-même succomba dans la mêlée et sa tête fut portée au monastère de Tsettinjé. Cette victoire qui consacra à jamais l'indépendance du Monténégro et des Berda, fut due en grande partie à l'envoi de munitions fait par Léopold IT; les Monténégrins lui en ont conservé une profonde reconnaissance. Peu de temps après, Pierre [# recut de Russie, comme témoignage de l'admiration inspirée par ses vertus et ses succès, l'ordre de Saint-Alexandre Newsky.
La fin de la République vénitienne, rayée en 1797 du nombre des Etats européens, allait avoir un contre-coup dans les bouches de Cattaro, qui, en vertu du traité de Campo-Formio, étaient cédées à l'Autriche. Et cependant, en se donnant aux Vénitiens, en 1420, les Cattarins avaient stipulé que, du jour où la sérénissime République ne pourrait les protéger efficacement, ils reprendraient leur ancienne liberté, Les Boccésiens pouvaient donc difficilement reconnaître, sans protester, un état de choses aussi arbitraire. Ils envoyèrent demander au vladika un conseil bien opportun en cette circonstance, et Pierre leur fit répondre que ce qu’ils avaient de mieux à faire était d'instituer une
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