Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE DIX-SEPTIÈME. 467

1° Tout individu ne résidant point d'ordinaire dans la ville, devait la quitter dans les vingt-quatre heures : 2° toutes les armes et les munitions de guerre devaient être livrées par ceux qui en étaient détenteurs.

En conséquence de ces prescriptions, un grand nombre de personnes durent sortir de Cattaro, et la quantité des armes à remettre fut si considérable, qu’on dut prolonger d’un jour le délai fixé pour leur consignation. Les envoyés dalmates qui s'étaient rendus à Vienne, avec le maire de Castelnuovo, G. Voïnovitj, en face des événements qui s'accomplissaient, crurent de leur devoir de rédiger un nouveau mémoire adressé au gouvernement impérial, et exposant avec délail tous les faits qui avaient précédé l'insurrection, défendant en outre les droits des Boccésiens ettraduisant leurs désirs, concluant enfin à la nécessité d'envoyer au milieu des insurgés un commissaire impartial et prudent, pourvu de pouvoirs assez étendus pour traiter avec eux sur des bases raisonnables.

À l'est de Budua, dans les montagnes qui séparent les côtes de la Dalmatie, de la Tsernitsa, c'est-à-dire tout à fait au sud du Monténégro, se trouvait anciennement le couvent de Staniévitj qu'habitèrent plusieurs vladikas. Les Vénitiens, qui en avaient fait une sorte de fort, le donnèrent en 1722 à l’évêque du Monténégro, pour lui servir à l'occasion, de refuge contre les Turcs. Plus tard, cet asile étant devenu inutile, on cessa de l'habiter, et le monastère tomba presque en ruines. En 1814 le gouvernement autrichien l’acheta et le fransforma en une forteresse véritable qui, par sa position, commande le défilé par lequel on se rend de la mer au Monténégro,