Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

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Tls disent : à l'instant la main serre la main ;

Qui s’estime aujourd’hui s'estime plus demain ;

L'un et l’autre bientôt longuement s’entretiennent,

Et sur des chars sans guide ensemble se promènent: Oui, dit-on, oui, sans guide et même sans coursiers ; Le Gymnase sans doute , est l'antre des sorciers ;

Il faut en arracher le crédule vulgaire,

Lui désiller les yeux et fermer ce repaire,

Eh ! pourquoi , s’il vous plaît, montrer tant de courroux ? Je suis loin, mes amis, de penser comme vous ; Sur une vérité qui pouvait être utile Je n'ai versé jamais les torrens de ma bile;

Et de l'esprit humain connaissant les ressorts , Je crois que rien n'échappe à ses nobles efforts ; Qu'il peut tout découvrir, que la nature entière Est soumise à l'éclat de sa vive lumière.

N'a-t-il pas, en effet, armé de nouveaux yeux, Découvert par degré la structure des cieux ? Avec l’aimant fidèle au pole qui l'attire,

N'a-t-il pas sur les mers dirigé son navire? L'art de l'imprimerie, avec célérité,

N’a-t-il pas répandu l’auguste vérité ; nl Na-t-il pas terrassé les erreurs criminelles ? N'a-t-il pas au génie enfin donné des afles ?

Lorsque j'étais encore au nombre des vivants « On me disait jadis : vos illustres savans N'ont pu jusqu à ce jour commander à la foudre À qui rien ne résiste, et qui met tout en poudre. Franklin est arrivé : son bras audacieux Aux rois ravit le sceptre et le tonnerre aux dieux. Lorsque Charles, Robert, et Blanchard et Pilâtre Ont parcouru des airs le da:-ereux théâtre, Ds ont frappé vos yeux d’un long étonnement, L'art de décomposer le liquide élément