Le Royaume de Monténégro : avec une carte

10 LE ROYAUME DE MONTÉNÉGRO

Le Monténégro resta une province de l'empire serbe jusqu’en 1356. Après la mort de Douchan, tzar des Serbes, ce puissant empire s’écroula, et un gouverneur de la province de Zenta se rendit maître du Monténégro où il régna, sous le nom de Balsa I**, de 1356 jusqu'en 1368. Ses successeurs s'emparèrent même de Scutari, dont ils firent leur résidence.

Pendant ce temps, les Turcs avaient conquis l'empire byzantin; leur sultan, Amurat, défit, dans la bataille de Maritza, les Serbes, soutenus par les Monténégrins, qui y furent tués en très grand nombre. Ces événements eurent lieu sous le règne de Stratimir, fils de Balsa Ier.

George Ier, fils de Stratimir, succéda à son père, partageant la dignité princière avec ses frères, Balsa II et George IT, de 1373 jusqu’en 1379. Balsa mourut en 1385, George en 1405. C’est sous leur règne qu’eut lieu la première invasion turque au Monténégro. Kair-Eddin, marchant à la tête de 40.000 hommes, pénétra dans le pays, y défit les Monténégrins et coupa la tête à Balsa, laquelle fut exposée au camp turc.

George transféra alors sa résidence de Scutari à Dulcigno, et mit l'ennemi en déroute, à la bataille de Nisch, en 1387.

Les Turcs, deux ans plus tard, remportèrent la victoire de Kossovo, où ils dispersèrent l’armée serbe tout entière et soumirent ce peuple à leur domination.

Les Monténégrins tirèrent un certain profit de la défaite des Serbes, car beaucoup de ceux-ci, chérissant leur liberté, allèrent rejoindre leurs compagnons d'armes dans la Montagne-Noire.

George II, vers la fin de son règne, sollicita l’aide de Venise, dans sa lutte contre les Turcs, et lui céda en retour Scutari. Les Vénitiens se rendirent également maîtres des pays avoisinants.

Balsa III succéda à George II en 1405, et mourut en 1420; les Vénitiens s'emparèrent, sous son règne, de Budua et d’Antivari, mais les Monténégrins leur enlevèrent, à leur tour, Scutari et Dulcigno.

En 1410, Balsa III para une attaque de Moussa, sultan des Turcs; malheureusement, ce prince n'avait pas d’héritier en ligne directe, et, à sa mort, une guerre intestine éclata, ruinant le pays, jusqu’à ce qu’Étienne Czernovitch, appelé aussi Étienne