Le Royaume de Monténégro : avec une carte

T2 LE ROYAUME DE MONTÉNÉGRO

en faveur du métropolite de cette ville, Vavil ou Babylas, après avoir obtenu le consentement de ses compatriotes.

C'est de ce jour que date le gouvernement des Vladikas élus.

L'élection de ces Vladikas se faisait par le peuple, mais elle devait être sanctionnée par le patriarche grec, à Ipek. t Sous les ordres des Vladikas se trouvait un gouverneur qui s'occupait de l'administration intérieure du pays et, en temps de guerre, marchait à la tête des soldats. Le premier de ces gouverneurs s'appelait Jean Voukotitch.

Jusqu'en 1607, les Vladikas furent donc élus par le en mais, à cette époque, le Vladika élu, Daniel Ier, qui s'appelait Herakovitch, nom qu’il remplaça après par « Njegush », rendit héréditaire, dans sa famille, la dignité de Vladika.

Les Vladikas qui régnèrent avant Daniel passèrent leur temps en combats contre les Turcs, combats toujours recommencés alternant avec de brèves périodes de paix.

Sous le règne de Daniel Ier, les Turcs favorisèrent au Monténégro l'établissement de familles mahométanes, afin d’anéantir peu à peu l'unité religieuse du pays qui faisait, jusqu'alors, la principale force morale des Monténégrins.

Ces immigrants propagèrent avec zèle, et parfois avec succès, la doctrine de Mahomet. Les Turcs réussirent un jour à capturer le Vladika en personne et, après lui avoir fait endurer les pires supplices, le rendirent, moyennant 3.000 ducats, aux Monténégrins. Poussé par un désir de vengeance personnelle, et aussi par la nécessité de faire une énergique opposition à l'Islam, Daniel Ier ordonna que, dans la nuit du 25 au 26 décembre, à la Noël, tous les résidents turcs et tous les Monténégrins mahométans seraient mis à mort. C’est ce qu'on a appelé les Vêpres Monténégrines.

Ce carnage fut certainement une des causes de la guerre de 1702, guerre pendant laquelle les belligérants n’essuyèrent que des pertes minimes, mais la paix ne fut jamais conclue.

Cependant les Monténégrins étaient devenus les alliés de Pierre le Grand, tzar de Russie; c’est de ce temps que date la sympathie entre ces deux peuples. Par un décret, signé le 12 janvier 1712, le Tzar s’engagea même à fournir aux Monténégrins, en cas de