Le Royaume de Monténégro : avec une carte

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l'avons dit, touchent 1.200 couronnes par an, ce qui constitue des appointements relativement élevés pour un pays tel que le Monténégro. Les maîtres adjoints, moins bien payés, reçoivent, cependant, des émoluments qui leur permettent de subvenir à leurs modestes besoins.

On enseigne principalement l’art de lire et d'écrire les caractères grecs en se servant de la langue serbe. Le serbe est, en effet, la langue officielle : les livres, les lois, les enseignes des magasins, les deux journaux qui paraissent à Cettigné, et tous les imprimés en général, sont rédigés en idiome serbe. L'imprimerie royale se trouve à Cettigné.

A l’école, fermée pendant les mois d'été, on enseigne également l'arithmétique, l'histoire et la géographie. Toutefois, les divers événements de l’histoire sont commentés suivant l'opinion personnelle de chaque instituteur, et ces derniers ont fait leurs études au collège de théologie et de pédagogie de Cettigné. Ce collège, qui abrite environ 100 élèves, est en même temps l'Université du clergé, où les Popes se préparent à leurs fonctions sacerdotales.

Avant d'y être admis à titre d'élève, le futur maître d'école doit avoir suivi, pendant quatre ans, les cours d’un des lycées du Monténégro. Le principal, établi à Cettigné, comprend huit classes, avec un total de 200 lycéens à peu près; l’autre est à Podgoritza et compte 150 élèves, qui ne passent que par quatre classes. Les matières enseignées dans ces établissements sont le latin, le grec, le français, le russe et l'allemand, ainsi que la physique et les mathématiques. Ce programme est, comme on le voit, assez chargé, et pourrait donner d'intéressants résultats, s'il était sérieusement appliqué. Mais, dans la pratique, les choses se passent d'assez singulière façon, car on a omis, tout simplement, de rendre ces cours obligatoires, et les élèves y assistent uniquement quand ils n’ont rien de mieux à faire. Cela ne les empêche pas, d’ailleurs, de passer chaque année, et d'emblée, dans la classe supérieure. Bref, ces lycées sont loin de rendre les services qu’on en pourrait attendre.

Une grande-duchesse russe fit ouvrir, en 1870, une école moyenne pour les fillettes, et 80 petites Monténégrines y ter-