Le système continental et la Suisse 1803-1813

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l'Allemagne, l'Italie et surtout la France !. Toutes, et en tête la vénérable maison Ryhiner, disparaissent emportées par la tourmente sans laisser de traces.

Quant au second groupe de maisons d’impression, celles de la Suisse centrale et orientale, la crise n’y a nulle part atteint un degré d'intensité comparable. Diverses circonstances locales jointes au fait d’attaches moins étroites avec le marché français, ont contribué à faire traverser la période napoléonienne à ces manufactures sans pertes excessives.

De Bâle, passons aux districts argoviens.

Il est intéressant de constater tout d’abord que dans l’ancien pays bernois, si peu industriel de sa nature, l'impression des toiles avait pris une certaine extension, notamment aux environs de la capitale2. Mais c’est surtout dans l’Argovie bernoise, à Aarau, Lenzbourg, Zofingue et dans les districts environnants que la fabrication des indiennes s’était développée. Au total, elle comptait avant la Révolution sur l’ensemble du territoire de la République bernoise, de quinze à vingt établissements avec plus de 400 tables qui occupaient environ 1200 ouvriers. Sa production annuelle se montait au

4 L’abondance et la variété des articles imprimés fournis par la maison Ryhiner prouve l’activité des manufactures bâloises. — D’après Norrmann (Geogr. statist. Darstellung des Schweïzserlandes), plusieurs fabriques nouvelles auraient pris naissance aux environs de Bâle dans le dernier quart du dix-huitième siècle.

Jenny, Il, p. 101, 104-105.

2 Cinq fabriques d’indiennes assez prospères s’élevaient dans les environs de la ville de Berne. Il faut leur adjoindre quelques établissements de petites dimensions, qui se trouvaient à Berthoud, dans le bailliage commun de Morat, dans le pays de Vaud et dans la ville alliée de Bienne.

L'imprimerie Tschanz à Kirchberg près Berthoud dont la fondation remontait haut dans le dix-huitième siècle, franchit probablement le pas redoutable de la Révolution. Des deux maisons qui existaient à Bienne, l’une passa à la fin du dix-huitième siècle dans les mains de François Verdan de Neuchâtel. On la retrouve vers 1820 travaillant sous la raison sociale « Neuhaus et Verdan; » elle comptait à ce moment 60 tables d’impression et environ 200 ouvriers.

Gem. Schw. Nachr., 29 avril 1806 ; — Aelv. Alm., 1821, p. 183 ; Jenny IL, p. 112, 123.

Les manufactures de la Suisse orientale. Argovie, Zurich et Gla-

ris.