Le système continental et la Suisse 1803-1813

Les décrets de Brumaire et leur répercussion en Suisse.

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nettes étrangères et pendant les dernières convulsions de l’'Helvétique, de lutter désespérément pour son existence, la Suisse commerçante et industrielle voyait enfin son ciel s’éclaircir et pouvait regarder avec moins d’inquiétude vers l'avenir. Le rétablissement de l’ordre après l’Acte de Médiation avait même inspiré dans certains milieux une telle confiance que quelques cercles commerçants, ceux de Saint-Gall, par exemple, avaient manifesté de la méfiance à l’égard d’un traité de commerce, qui risquait d’obliger la Suisse à de nouveaux sacrifices !.

L’état encore embryonnaire de l’industrie cotonnière en France leur permettait de supposer que, même avec les droits actuels, les cantons suisses pourraient facilement, même sans traité, retrouver chez leur voisine, leur ancienne place prépondérante.

Les événements devaient promptement modifier ce point de vue et faire appeler de tous ses vœux, par le commerce suisse, ce qu’il rejetait d’abord. Ils devaient prouver que larticle du Règlement commercial n'avait été qu'un moyen de faciliter la conclusion de la capitulation militaire.

Un mois s’était à peine écoulé depuis la signature du traité d'alliance, que déjà le Consul frappait son premier coup sous forme d’une énorme élévation des droits sur tous les produits manufacturés de coton. Ces dispositions du 6 brumaire An XII (29 octobre 1803), qui équivalaient pour beaucoup d’articles à une prohibition, étaient appliquées à la Suisse sans restriction aucune ?.

l’Angleterre et qui influait défavorablement sur le trafic maritime de la Méditerranée, donnait à cette disposition une importance particulière.

1 Wartmann, p. 232. _? On ne put même obtenir que les marchandises expédiées avant la promulgation des décrets français fussent dispensées des nouveaux droits. Un marchand saint-gallois, muni de toutes les recommandations de son gouvernement et délégué spécialement dans l'intention d’obtenir cet adoucissement, ne reçut que des bonnes paroles.

Wartmann, p. 233, 234.

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