Le système continental et la Suisse 1803-1813

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mérinos de magnifiques produits qui poussèrent quelques citoyens à suivre son exemple. A la fin de l’Empire, plusieurs beaux troupeaux s’étaient constitués aux environs de la ville ; les plus connus étaient, après celui de Charles Pictet, ceux de MM. Lullin, Girod et Boissier.

Après dix ans de travail, l'arrondissement de Genève comptait en 1815 6600 moutons mérinos, plus 600 bêtes métis, la quantité des laines recueillies s’élevait à la même date à

76 500 kg. dont : Prix du kg. Prix du kg. de laine lavée au

Kçs. de degré sullisant pour être

laine brute. employée dans les fabriques. 1o Laine mérinos ou superfme 15000 3.40 8.50 20 Laine métis . . . . 1500 2.80 6.3° Laine indigène ou commune 60000 2.— D.—

Ces laines genevoises trouvaient leur premier débouché dans la fabrique de cachemires Pictet et dans la fabrique de draps installée en 1812. Elles eurent aussi une certaine renommée à l’étranger et attirèrent les acheteurs de 150 et 200 lieues à la ronde. Les laines mérinos s’en allaient, comme laffirme un document officiel, aux fabriques de Reims, Sedan, Elbeuf et jusqu’en Belgique !. Enfin dans les dernières années de la période impériale, il fut question de former dans le département du Léman un « jury pastoral » chargé de seconder les efforts des particuliers. Ce projet paraît avoir été abandonné dans la suite ?.

A Neuchâtel, les grands propriétaires n’avaient rien épargné pour se procurer des béliers mérinos; la Société du Jeudi joignit ses efforts à ceux des particuliers et des communes. En 1807 déjà, le nombre des bêtes à laine fine s’était sensiblement accru dans la principauté. On dut au propriétaire Guiguer de Prangins quelques essais d’acclimatation du mérinos dans le canton de Vaud3. À Fribourg, le couvent

1 Arch. Genève, Industrie, 501, 1813.

2? Arch. Genève, Mérinos, 509, 1813.

3 Gem. Schw. Nachr., 3 novembre 1807 ; — Petitpierre, p. 176; Verdeil-Gaullieur, p. 4, 159.