Le système continental et la Suisse 1803-1813

Développement de l'esprit de solidarité. — L'assistance publique, — Les congrès Commerciaux. — 326 —

temps qu’une simple loi ne suffirait pas à remédier à la situation, il décida d’appuyer de toutes ses forces l’œuvre des sociétés philanthropiques, seules capables d’enrayer le mal.

En terminant, qu’il nous soit permis de détourner nos yeux des ruines accumulées par la politique napoléonienne et de les reporter sur un des rares points lumineux du système continental.

Au dix-huitième siècle, dans les belles années de l’indusîrie, on ne s’était guère préoccupé de développer les œuvres d'assistance publique. La crise économique donna à cette question une pressante actualité. La première impulsion vint de l'initiative privée; mais les gouvernements aussi s’émurent devant l’étendue de la misère et apportèrent leur collaboration dans la lutte contre le paupérisme qu’on engagea de plusieurs manières. On chercha en premier lieu à réglementer la mendicité; la gendarmerie dut surveiller plus étroitement les vagabonds qui encombraient les routes et qui, une fois leur identité établie, étaient renvoyés à leur commune d’origine en attendant qu’on püt leur procurer du travail.

On prit certaines mesures de nature préventive ; on limita je nombre des auberges ; on combattit les usuriers qui, trop souvent, abusaient cruellement de la détresse populaire ; on -nterdit les mariages précoces dont la coutume s’était établie dans les cantons industriels.

Enfin, on travailla à organiser et à développer les œuvres d’assistance publique. Les asiles et les écoles fondés par les

1812 étaient les suivantes : Les ressortissants zuricois forcés de quitter leur pays, étaient tenus :

40 D’exposer au Conseil de leur commune les raisons de leur départ.

20 De ne pas laisser derrière eux des parents ou des enfants sans ressources. 30 D’être en règle avec leurs créanciers.

Le passeport était délivré seulement après l’accomplissement de ces formalités ; après six ans de séjour à l'étranger, l’émigrant perdait son droit civique. Perdait également son titre de citoyen celui qui émigrait sans passeport.

Arch. Zurich, Prot. der Ind. Kom., 10 octobre 1812.