Le traitement des prisonniers et des blessés par les Austro-Germano-Bulgares : résultats de l'enquête exécutée sur le front de Salonique
moyen de diminuer les souffrances. Dans tous les camps on appliquait de telles peines sauvages et ce sont surtout les Serbes et les Bosniaques qui en soulfraient, car on les leur appliquait pour la moindre des causes. Enfin on a ordonné que chaque prisonnier ou interné “qui s'éloignait de plus de 4 kilomètres du camp, soil fusillé sur-le-champ.
€ Au camp de Heinrichsgrün, où j'étais avec nos prisonniers et internés malades, dont une grande partie étaient poitrinaires et totalement épuisés, on employait quelques-uns de ces malheureux et on les forçait à travailler. »
Il n’est guère nécessaire d'ajouter des commentaires aux témoignages ci-dessus cités. Il en ressort que les malheureux prisonniers serbes endurent un véritable martyre et que les Austro-Hongrois n’observent bien souvent ni les conventions et lois de la guerre concernant les prisonniers, ni les lois de l'humanité. Qui aurait cru qu'un État comme l’Autriche-Hongrie, qui s’enorgueillissait d'être à la tête de la civilisation, serait capable d'inventer et d'appliquer à de pauvres malades serbes, qui tentaient de s'échapper, une torture aussi terrible et inhumaine que la « pendaison au poteau » décrite dans le rapport d’un homme compétent et tout à fait véridique ?
EE ces camps de prisonniers et d'internés où les gens meurent comme des mouches grâce aux mauvaises conditions hygiéniques et à l'absence de tout soin? Est-il permis qu'un État laisse. ses fonctionnaires tant militaires que civils, se conduire comme ceux du camp de prisonniers de Doboi? Une telle attitude ne montre-t-elle ‘pas qu'on ne vise qu'à une chose : exterminer autant de Serbes que possible? Pour ces gens-là, chaque homme, chaque femme, chaque enfant mort dans les camps de prisonniers ou internés constitue un gain. C’est une résistance de moins: Si ce n'était pas ainsi,
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