Le vingt et un janvier dix-huit cent quinze: suivi du tombeaux de Louis XVI et de Marie-Antoinette, au cimetière de la Madeleine : dédié à M. Descloseaux

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En lui doit s’accomplir l'accord mystérieux Des malheurs de la terre et des faveurs des cieux. Le remords, la prière, ont fléchi la vengeance ; Lours étend sur tous un sceptre de clémence. De deux princes marlyrs successeur désiré Louis fera revivre un aïeul adoré. Mais Herr reconquit son peuple par les armes; Pour nous vaincre, Louis n’eut besoin que de larmes; A l'aspect de nos rois rendus à notre amour, Quel Francais n’oublirait des malheurs sans retour, Et, guidé par la soif de venger ses injures , De la patrie encor rouvrirait les blessures ? O vous qui formeriez ce vœu dénaturé, Détesiez-le... suivez un exemple sacré. En montant vers le ciel, où l’attendait son trône, Le fils de saint Louis répétait : JE PARDONNE j

Et moi, qui sur mon roi versal des pleurs de sang, Dans l’âge où des plaisirs l'attrait seul est puissant , Je n’ai point salué sa pompe funéraire : Je gémissais, hélas! près d’un lit mortuare : Mon père, sous mes yeux, descendait au tombeau; De ses jours consumés s’éleignait le flambeau. Le respect pour ses rois, l'amour de la patrie Marquèrent tout le cours d’une honorable vie (3); Quand Louis massacré descendit au cercueil, Mon père se couvrit des emblèmes du deuil (4). IL a revu le sceptre aux légitimes princes ; Il leur porta les vœux des fidèles provinces (5) ; Sur les marches du trône, admis à son côté, Je bénis la grandeur unie à la bonté.