Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits
L'INSURRECTION DES CURÉS 109
Vainement le roi, informé par des voies détournées, a-t-il, à diverses reprises, voulu protéger les pauvres « congruistes ». Les lettres patentes de Sa Majesté étaient arrêtées au passage.
Le Mémoire cite comme n’ayant été recue que dans deux diocèses seulement une déclaration royale, relative à l'emploi d'une certaine partie des biens ecclésiastiques pour assurer une portion congrue suffisante aux curés et vicaires sans bénéfice et procurer des pensions de retraite aux prètres vieux ou infirmes !
Les curés de plusieurs diocèses du Dauphiné et de la Provence avaient spontanément formé en 1780 un S\ndicat, exposant leurs griefs et réclamant l'admission de leurs représentants directs à l'Assemblée générale du clergé. L’aristocratie ecclésiastique usa de toutes ses influences et fil signer parle roi la déclaration du 9 mars 1782, destinée à rendre impossible toute nouvelle réclamation pastorale.
N'était-ce pas, font observer les auteurs du Mémoire, « réduire les curés à une perpétuelle inaclion, par l’alternative de tout souffrir sans se plaindre ou de devenir coupables en se plaignant » ? Comment obtenir l'autorisation royale d'exprimer leurs griefs s’ils ne la réclament, et comment la réclamer, sans préalablement s’assembler et délibérer, c'est-à-dire sans désobéir et devenir rebelles ?
Après avoir cilé de nombreux exemples de l'étouffement des pasteurs des paroisses, le Mémoire conclut en quatre points :
« 19 Les curés, ceux surtout qui sont à portion congrue, se trouvent absolument isolés dans l'Ordre (ecclésiastique) pour tout ce qui regarde leur sort temporel ;
« 2 Rien n’est plus à craindre pour eux que d’avoir aux États généraux des représentants {els qu'on leur en donne depuis un siècle aux assemblées périodiques du clergé ;
« 3° Puisque l'Ordre ne peut contracter aucun engage-
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