Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

214 LES CAIIERS DES CURÉS

Mais si, au bailliage de Labourt, l'évêque de Bayonne avait consenti à signer, dans la sénéchaussée d'Armagnac, l'évêque de Lectoure, président, frappe d'interdit « une proposition contraire aux lois du royaume et aux décisions particulières du gouvernement. »

A Dax, Saint-Sever et Bayonne (1), toujours malgré l’évéque, reparait le même article, avec cette réflexion : Comment les curés n’auraient-ils pas la faculté de s’assembler, « ainsi que l'ont les religieux, les Corps réguliers, les chanoines ? » On signale « l'état de langueur qui menace les ordres religieux d’une dissolution prochaine » et l’on propose que « leur sort soit décidé par le premier concile national qu'il plaira à Sa Majesté de convoquer. » On tonne contre la philosophie, on réclame les peines les plus sévères contre les auteurs de mauvais livres, on exige «l'unité du culte » pour la seule vraie religion, la catholique, à laquelle « la monarchie doit son établissement et ses jours de splendeur. » Et cela n'empêche pas de s'écrier : « Les ecclésiastiques de la sénéchaussée des Landes rendent de très humbles actions de grâces à Dieu des regards de miséricorde qu'il a bien voulu jeter sur la nation française, en inspirant au Roi de repousser loin du trône les séductions du pouvoir absolu, pour s'entourer de ses sujets, les rappeler tous à la régénération de la chose publique, et ne ré£ner sur eux que par l'amour, la confiance et la persuasion. »

Les curés de Mont-de-Marsan (2) partagent les espérances populaires, à la condition que les États généraux n'oublient pas que « depuis treize siècles, l'autel est le plus ferme appui de la nation et du trône. »

À Tarbes, siége épiscopal, un curé est nommé, mais

(1) Arcñ. parl. IT, 87-93, (2) Ibid. IV, 31-33.