Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE LCCLÉSIASTIQUE 305

« Ne pas députer aux Élats généraux », — s'écrie le président d'âge, un curé de Mazerolles, délégué de l'archiprétre d'Aubin, — « connaissant les intentions du meilleur des rois, manifeslées de tant de manières pour le bonheur et la tranquillité de ses peuples, pour a gloire dela monarchic et du nom français, ce serait tromper les vues et les désirs de ce roi bienfaisant qui, — comme on lit dans les lettres de convocation, — « attend, de lous les bons et « utiles pasteurs qui s'occupent de près el journellement de « l'indigence el de l'assistance du peuple, qu'ils lui feront « connaitre ses maux et ses appréhensions. »

Les trois ou quatre cents curés présents ou représentés jugent unanimement qu'il n'y a pas lieu de s'arrêter aux élections opérées, au nom du clergé entier, par vingt-cinq ecclésiastiques privilégiés, membres des États. Un cahier nouveau est délibéré et, le 22 juin, sont nommés députés à l'Assemblée nationale: un simple prêtre sans titre, Saurine, et, le curé de Pau refusant, le curé d’Arrosez, Julien.

Saurine était un janséniste libéral, qui traversa la Révolution sans faire parler de lui. On le retrouve, en 1795, coopérant avec Grégoire à la fondalion de cette « Société de philosophie chrétienne » (1), qui suscita les conciles et synodes de 1797 à 1801, d'où serait sortie, en pleine liberté des cultes, sans ingérence de l'État, cette Église gallicane démocratique, contre laquelle Bonaparte et Pie VIL firent le Concordat.

(1) Mémoires de l'abbé Grégoire &. 1er, p. 119,