Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA COROGNE (1823) 299

lousie. Mais, derrière nous, la réaction éclatait, féroce et sanglante, contre les constitutionnels. Dans plusieurs villes, à Sarragosse, à Burgos, et ailleurs: dans les campagnes, on emprisonnait, on pillait, on massacrait.

Ces excès avaient déjà forcé le duc d'Angoulême de renouveler, à Madrid, la proclamation qu'il avait adressée au peuple espagnol, avant de franchir la Bidassoa, et dans laquelle il déclarait « que son entrée en Espagne avait pour seul but d’y rétablir la justice, l’ordre et la paix, et qu'il promettait respect aux propriétés, sûreté aux personnes, protection aux habitants paisibles ».

Ce fut en vain. La régence couvrait ces excès de son indulgence. Les querillas absolutistes se signalaient par des exploits qui faisaient rougir nos soldats. Obéissant à sa généreuse indignation, le généralissime rendit, le 8 août, l’ordonnance d’Andujar, qui mettait les Espagnols sous notre protection. Elle souleva de telles récriminations dans le parti royaliste d'Espagne, et même de France, qu'elle resta presque aussitôt lettre-morte.

Les Cortès, ayant avec elles le roi et la famille royale, occupaient Cadix et l’île de Léon. Elles y furent assiégées, tandis que la mer était gardée par une escadre sous les ordres de l’amiral Duperré.

Elles pouvaient tenir longiemps. Il y avait, sur cet