Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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sait contraire à tous les droits. Le premier de tous, pour un peuple, n'est-il pas celui de disposer librement de lui-même ? Le ministre Canning disait à notre chargé d’affaires à Londres, M. de Marcellus : « Je ne comprendrai jamais qu’on tire le canon contre des idées et contre des formes de gouvernement. » En outre, depuis qu’elle avait protégé la Péninsule contre nous, l’Angleterre semblait s’en réserver la tutelle avec une jalousie où le souci de ses intérêts commerciaux tenait plus de place qu’une sympathie véritable pour la nation espagnole (1). Le discours de Louis XVIIT d’abord, plus tard nos succès militaires, n'avaient fait qu'irriter l'opinion publique en Angleterre. On se livrait à de violentes sorties contre nous dans les deux Chambres, où whigset tories se retrouvaient d'accord sur cette question, et les journaux débordaient d’invectives à l'adresse de notre gouvernement. En dépit de toutes les excitations, le ministère Canning ne se départit point de la neutralité à la-

quelle il s'était ‘engagé dans le congrès de Vérone.

(x) Pendant la guerre de lIndépendance, il est curieux de voir le dédain des Anglais pour leurs alliés, et l’irritation des Espagnols contre les hérétiques dont le concours assurait leur salut. If faut lire parallèlement, pour s’en rendre compte, l’ouvrage classique anglais : Histoire de La guerre de la Péninsule.de sir Charles Napier, et l’excellent ouvrage espagnol du général Arteche, Historia de la guerra de Independencia, en cours de publication. Le tome yu (1811) a paru en 1807.