Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

28 LES COMPLOTS MILITAIRES

lui demontrèrent la nécessité de fortifier Paris. L'idée ne fut mise à exécution que sous Louis-Philippe, en 184o. Le mérite en revient à Gouvion Saint-Cyr.

Enfin, le maréchal, décidément fidèle à l’ancienne armée, rappelait au service les nombreux officiers à la demi-solde que le licenciement avait laissés sans emploi. Les officiers incapables introduits par le duc de Feltre sortirent des rangs; les généraux de l’Empire remplacèrent les généraux des bandes de l'Ouest et ceux de l’émigration. C’est ainsi que l'armée, bien encadrée, bien commandée, soumise à un système d'avancement qui assurait le grade au mérite, non plus à la naissance ou à la faveur, promettait d’être excellente. « Il faut, avait dit Louis XVIII, avec beaucoup d’à-propos, il faut que chaque soldat sache qu'il a dans sa giberne son bâton de maréchal. »

Gouvion avait quitté le ministère lorsque le duc de Fichelieu en était sorti {décembre 1818). Mais il avait étérepris par M. Decazes, qui donna les affaires étrangèresau général Dessolles. M. Decazes, au bout de quelques mois, ayant voulu modifier la loi électorale, Dessolles, Gouvion et le baron Louis, ministre des finances, donnèrent leur démission (17 novembre 1819) (x).

(1) Né à Toul, le 13 avril 1764, Gouvion mourut à Hyères, où il était allé chercher la santé, le 17 mars 1830.

Il avait passé ses dernières années à défendre sa loi contre ses successeurs, surtout contre le baron de Damas (ministre du