Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
LA COROGNE (1823) 319
châtiment qui l'attendait. Le conseil des ministres décida que Riego serait remis aux Espagnols. C'était signer son arrêt de mort.
Il fut conduit à Madrid, jugé, et condamné à mort non comme militaire pour la révolte de 1820, mais comme membre des Cortès et pour la part qu'il avait prise à la déposition temporaire du roi, lors de la translation à Cadix,Mis en chapelle le 5 novembre, il fut conduit, le 7, sur la place de la Cebada. Là se dressait une potence de cinquante pieds de hauteur.En présence d’une foule immense, contenue par des régiments français, Riego futlivré au bourreau qui, après lui avoir passé la corde au cou, lui sautasur les épaules, tandis que deux aidesle tiraient parles pieds. La foule, jusqu'alors silencieuse, cria alors : Vive le roi! et le corps demeura suspendu au gibet toute la journée,
Quelques jours après,le 12 novembre, le roi rentra dans Madrid, sur un char de triomphe, au milieu du délire populaire et de manifestations incroyables.
Le duc d'Angoulême fut de retour à Paris le 2 décembre, |
Son voyage, depuis la frontière, n’avait été qu'une succession de fêtes. Sa réception à Paris dépassa la mesure. Il le reconnut lui-même avec son bon sens ordinaire. En montant à cheval auprès de la porte Maillot, il dit à ses aïdes-de-camp : « On nous fait faire
là de la Don-quichotterie. »