Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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36 LES COMPLOTS MILITAIRES

Un mois après, la question revint devant la Chambre. Le 5 février, un député rendait compte, au nom de la commission des pétitions, d’une réclamation dans laquelle un officier supérieur à la demi-solde, le colonel Simon-Lorrière, se plaignait d’avoir été, successivement, mis à la réforme, privé de son traitement, enfin rayé sans jugement des contrôles de l’armée.

Le général Donnadieu, placé dans le cadre d’inactivité par Gouvion Saint-Cyr, et rayé, le 22 janvier précédent, par Latour-Maubourg, pour insultes au président du Conseil, se trouvait dans un cas analogue. Il demanda la parole :

« Les lois sont établies, dit-il,pour garantir à chacun la fortune qu’il a légitimement acquise. Or, estil une fortune, une propriété plus légitime que celle d'un militaire qui, par vingt ans, trente ans de services rendus au pays, a obtenu un grade que la loi lui a dévolu pour prix de sa jeunesse tout entière, d’une longue servitude et du sang qu'il a versé ? Cherchez dans toutes les classes de la société un bien aussi chèrement payé. Eh bien, comment pourriez-vous admettre qu'on pût perdre ce bien, qu’il pût être enlevé sans raison, sans motif, par un simple caprice de ministre ?

fougueux avant d’être royaliste forcené, et il avait été impliqué sous le Consulat dans un complot contre Bonaparte (1802).