Les fêtes et les chants de la révolution française

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. populaire : Necker rénire, rappelé au ministère. Tout le peuple est en joie. À Versailles, il est recu par la milice bourgeoise, le corps de. la musique du roi et les gardes françaises avec leur musique.

Ensuite viennent les commémorations de la journée Aude. Le 6 août, les artistes de l'Académie royale de musique chantent le Requiem de Gossec au district de -Gaint-Martin-des-Champs « pour le repos des citoyens morts à la défense de la cause commune ». Mème cérémonie, avec les mêmes interprètes, le 22 août, à l’église Saint-Laurent ; le 31, Messe de Gossec à Sainte-Marguerite, toujours par MM. de l’Académie royale de

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musique. La journée la plus animée, la plus populaire, c’est le

dimanche 9 août. C’est la première sortie de la garde nationale avec ses uniformes tout neufs : aussi la voit-on partout, et tout Paris est dehors. Le matin, messes en musique dans les églises : Là Fayette assiste à celle de Saint-Nicolas-des-Champs; les chanteurs de l'Opéra et la musique militaire se font entendre tour à tour, « réunissant le ton de l'hymne auguste, la voix de la piété fervente, aux accents. héroïques et militaires ». Ces mots du rédacteur des Révolulions de Paris résument par avance tout le caractère de l’art de la Révolution. Partout retentissent «le son du clairon, le bruit des tambours et toute la musique militaire ». Dans l'après-midi, les bataillons de plusieurs districts se montrent au Palais-Royal « au bruit des tambours et d’une musique guerrière ». Ce fut, en vérité, une belle journée parisienne! Entre temps, une cérémonie d'un ton plus grave et d'un aspect plus imposant eut lieu à Versailles. A la fin de la nuit du 4 août, l'Assemblée décida qu’un Te Deum serait chanté : il le fut en effet, à la chapelle de Ver: