Les hommes de la Révolution
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Méricourt (1), et dont on pourrait citer mulle traits de bonté et de générosité (2)?
Alors que restetil contre cet homme? Ceci, c'est que la passion révolutionnaire le transformait. Son amour des hommes se doublait d’une haine féroce contre les oppresseurs et les intrigants. Sa perspicacité lui montrait les trahisons et les embüûches qui se préparaient. [1 ne pardonnait pas aux ennemis de la Révolution. Soup-. çonneux, inquiet, il lisait dans les cœurs, flairait les traïîtrises, devinait les événements. Sa seule passion était la Révolution dont il fut l'incarnation, le symbole vivant, sur laquelle il veilla avec le soin jaloux d'une mère pour son enfant, pour laquelle il voua son nom à toutes les malédictions.
Dès le numéro 13 de l'Ami du Peuple, il s’annonçait ainsi: « J'attaquerai les fripons, je démasquerai les hypocrites, je dénoncerai les traîtres, j'écarterai des affaires publiques les hommes avides et lâches…..»
(1) « Mie Théroigne, très connue dans Paris, fut arrétée par le peuple et conduite au comité siégeant aux Feuillants, aux cris répétés: « À la lanterne [»... lorsque Marat arriva... Ses paroles apaisèrent le rassemblement, Marat profita de ce calme pour enlever Mlle Théroigne.… et la sauva par cette démarche hardie. » (Mémoires de Barras, tome Ier.)
(2) Dans le Portrait que nous avons déjà cité, Fabre d'Eglantine dit que Marat était très sensible et très faible. Esquiros raconte qu'à la veille du jugement de Louis XVI, Mie Fleury ayant supplié Marat de ne point voter la mort, celui-ci restait indécis. Ii ne fallut rien moins que l'intervention de Danton pour le décider. Qu'y atil de vrai dans ce récit? Esquiros prétend en avoir recu la confidence de Simone Evrard et de la sœur de Marat. (Histoire des Montagnards).