Les hommes de la Révolution
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les magasins et dépôts de draps et des habits, souliers ou autres effets pour habillement. (Papiers saisis chez Babeuf, 7° liasse, 46€ pièce).
Bornons là nos citations (1). On le voit, ceux qu'on a appelés des utopistes savaient parfaitement ce qu'ils voulaient et où ils allaient. Ils ne réclamaient pas l'impossible. L'insurrection, du reste, aurait dû aboutir... Le peuple était avec les babouvistes. Le Directoire secret avait des agents partout, dans la légion de police, dans l’armée et jusque dans le gouvernement. Malheureusement, un traître allait surgir et les révolutionnaires allaient être vaincus (2).
(1) Le Directoire secret ou Comité insurrecteur, devait, d'autre part, publier un Acte insurrecteur qui se terminait ainsi:
«Le but de l'insurrection est le rétablissement de la constitution de 1793, de la liberté, de l'égalité et du bonheur de tous.
«Aujourd'hui, dès l'heure même, les citoyens et les citoyennes partiront de tous les points, en désordre et sans attendre le mouvement des quartiers voisins, qu’ils feront marcher avec eux. Ils se rallieront au son du tocsin et des trompettes, sous la conduite des patriotes auxquels le comité insurrecteur aura confié des guidons portant l'inscription: Constitution de 1793; Egalité, Liberté, Bonheur commun... »
(2) Près de dix-sept mille hommes étaient disposés à prendre l'initiative de l'insurrection; le directeur Barras avait des conférences secrètes avec Germain et promettait son concours; il avait même offert à Rossignol de se mettre avec son étatmajor à la tête de l'insurrection. L'artillerie du camp de Vincennes était avec les révolutionnaires. Cependant, Babeuf eut le tort de trop compter sur l'armée. I] avait encore, écrit M. Ranc, La singulière illusion des armes démocratiques .