Les hommes de la Révolution
At es
poir, il juge sa cause perdue et fait ses adieux aux lecteurs. Mais ce n'est pas pour longtemps.
Marat n'est pas homme à se taire et à abandonner la lutte.
Il luttera en effet quand tout le monde aura lâché. Le 17 juillet 1791, La Fayette et Baïlly font massacrer le peuple qui réclame la déchéance royale. Les écrivains révolutionnaires sont atterrés Camille envoie sa démission de journaliste. Danton disparaît. Robespierre reste silencieux. Marat seul parle et quel langage!
« Le sang des vieillards, des femmes et des enfants massacrés autour de l'autel de la patrie fume encore, il crie vengeance et le législateur infâme vient de donner des éloges et de voter des remerciements publics à leurs cruels bourreaux, à leurs lâches assassins » (1).
(Ami du Peuple, n° 524, 20 juillet.)
C'est un tel homme qu'on traitera ensuite de lâche et à qui l’on fera un crime d’avoir poussé le peuple à la vengeance.
Marat.cau lo aoûte
Son rôle se borna à n'être qu’un simple journaliste. Il est à peu près certain qu'il ne prit aucune part à la bataille.
(1) Il ajoutait: «… Quant à l’Ami du Peuple, que ne peut-il rallier à sa voix deux mille hommes déterminés: pour sauver la patrie, il irait à leur tête arracher le cœur de l'infernal Mottier (La Fayette) au milieu de ses nombreux bataillons d'esclaves. O ma patrie, reçois les accents de ma douleur et de mon désespoir!»