Les idées du Comte de Maistre sur l'éducation des femmes : discours prononcé dans la Société des Conférences de la Palombelle, au college romain
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jonstance venait de naître lorsque Maistre dut quitter denouveau Chambéry pour se réfugier d’abord à Genève, puis à Lausanne, où madame de Maistre vint le rejoindre un peu plus tard, avec ses deux enfants aînés, après avoir traversé à pied, déguisée en paysanne, au milieu de mille dangers, les montagnes de la Chautagne. Chargé d'une mission du gouvernement sarde, Maistre resta près de quatre ans sur les rives du lac Léman, suivant de là la marche des évènements qui s’accomplissaient en Europe, et écrivant son premier ouvrage, ces Considéralions sur la France qui attirèrent sur lui l'attention de Bonaparte. Il retrouva à Lausanne, parmi les nombreux réfugiés qui, de Savoie comme de France, avaient fui devant le torrent révolutionnaire, la famille de son plus intime ami de Chambéry, de ce marquis Henry Costa de Beauregard, l’homme d'autrefois, dont l’arrière-petit-fils, membre aujourd'hui de l'Académie française, nous à raconté la très belle vie dans un fort bon livre. De Lausanne également Maistre se rendait fréquemment à Coppet, où l’astre de madame de Staël brillait alors de tout son éclat. Tout, idées, convictions, éducation, le séparait d’ailleurs de cette femme célèbre, la science en jupons, comme il l'appellait un peu irrévérencieusement dans ses lettres, et avec laquelle il n'avait en commun peut-être que l'esprit de répartie et l'amour de la discussion. Mais, si différents ou si divergents soïentils, les hauts génies savent se comprendre et s’apprécier. « N'ayant étudié ensemble ni en théologie, « ni en politique » — disait Maistre plus tard de son