Les inconvéniens des droits féodaux
[301 à d’une hypothefe pour donner un exemple & rñefurer la pofbilité. »
« Non que nous ne donnions pas à la nature fon fuffrage dans cette matiere ; c’eft la nature, par exemple, qui attache à la puiffance publique les droits qui forment fon éffence: Aïnfi il eft de l’effence de la puiffance publique de ne reconnoître ; dans l'étendue du royaume, aucun miniftere qui ne lui foit fubordonné. Voilà l’un des fleuross qui forment la couronne. Voilà le cas où la nation, afflemblée avec fon prince ; décideroit inutilement le contraire. Il n’en réfulteroit que l'illufion d'un moment, auquel le moment fuivant ôteroit déjà quelque chofe ; & que le temps feul altéreroit de degré en degré, & détruiroit enfin. On pourroit même en trouver la preuve , par l'expérience, dans l’hiftoire des dominations , foit corporelles , foit eccléfiaftiques, qui jadis défiguroient la face de ce royaume. Voilà donc un domaine véritablement inaliénable ; & qui, en effet, ne fera jamais aliéné d’une maniere efficace. Mais des terres attachées à la couronne n'y font attachées que par une diftribution faite entre le prince & fes fujets; diftribution peut-être originairement mal faite, peutêtre bien faite dans fon temps, mais qui, n'ayant point été changée fuivant les différentes révolutions des mœurs, n’a plus aucune efpece d'analogie avec les mœurs aétuelles. Cela pofé, l'in-