Les inconvéniens des droits féodaux
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rien; un fermier ou receveur lui fafiroit ; il au° roit plus que doublé fon revenu , rendu la paix à fes vaffaux, répandu le bonheur dans fes terres , & en jouiroit lui-même : d’ailleurs, les feigneurs ne perdfoient rien de l'autorité & des droits honorifiques attachés à la juftice & au patronage. L’utilité commune des féigneurs & des vaffaux doit donc les rapprocher, & déterminer lafranchiflement dont nous nous entretenons. Les feigneurs d’un nom illuftre, que leur naiffance &t leurs vertus appellent aux honneurs & aux dignités, & qui jouiffent de la premiere de toutes , la confidération & les refpeéts de leurs concitoyens ; ces maifons dont la gloire eft regardée comme le bien de la patrie, & leurs grands noms comme des monuments qui rappellent fans ceffe les aétions & les événements qui ont rendu le nom François un titre d’orgueil, feroient-ils retenus par la crainte de perdre la qualité de feigneur de telle direéte ? S'il exifte quelque propriétaire de direéte, qui craigne de perdre cette prétendue décoration, c'eft que c’eft là tout fon relief: ce n’eft point de celui-là que nous devons attendre l'exemple ; il appartient à des feigneurs maguènimes de le donner, & de fe difputer cette gloire : la valeur de leurs ancêtres a déterminé de brillants événements ; la générofité de ceux ci en déterminera d’heureux ; leurs noms feront