Les Révolution
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combats nombreux furent livrés; il y eut de sanglants holocaustes. Qui voudrait justifier tous les coups portés sur un champ de bataille? Les dieux d’'Homère eux-mêmes per. dent leur sérénité, quand ils combattent contre les mortels. Nous pouvons admirer parfois les combattants; mais ils n’ont pas toujours droit à nos couronnes. Songeons surtout au point de départ et au but de notre Iliade révolutionnaire. Voilà ce qu’il nous faut défendre avec une invincible opiniâtreté : ce sont les deux citadelles de la Révolution. Il s’agit d’en écarter l’ennemi. Si nous n’avons pas la force de nous y tenir, gardons-en du moins religieusement les clefs, pour les remettre à nos fils, qui seront peut-être plus forts ou plus heureux que nous.
Toute une classe de statisticiens élégiaques s'amuse à refaire depuis plus de soixante ans la liste des victimes qui ont succombé pendant la Révolution. Quand dresseront-ils celle des martyrs qui ont été immolés par les gouvernements dont ils vantent la justice et l'humanité? C’est déjà trop de ce droit divin de la monarchie, qui voudrait faire les rois inviola-