Les Révolution
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de colères? La Révolution ne pouvait se sauver, en sauvant la France, que par une sorte de fureur patriotique.
Pourquoi reprocher sans cesse à la Révolution des emportements et des excès que le malheur des temps rendait presque inévitables? Il serait plus juste de s’en prendre à ces ennemis du dedans et du dehors, qui l'emprisonnèrent, comme une bête fauve, dans un cerele d’hostilités, et la poussèrent à toutes les violences. Quand le taureau se sent poursuivi dans le cirque, il se retourne parfois contre ses adversaires et traîne sur le sol leurs corps ensanglantés.
Nos pères ne forgèrent pas eux-mêmes cette arme de la Terreur, qui s’égara plus d'une fois sur des têtes innocentes. Ils la trouvèrent et la prirent dans l’arsenal de la monarchie. Les rois s’en étaient servi pendant des siècles : ils en avaient frappé tour à tour les Juifs, les templiers, les Vaudois, les calvinistes et même les nobles, quand les nobles voulurent résister au despotisme du prince au de ses