Les secrets des Bourbons
86 LES SECRETS
On a fait parler plus d’une fois la veuve Simon, c’est la première fois qu’elle parle elle-même; elle a signé ce procès-verbal. Il suffirait à prouver, à défaut de la note que nous donnons ci-après, qu’elle avait alors toute sa tête. Voici une femme de soixante-onze ans, qu’on fait venir aux Tuileries, qui est interrogée devant deux personnages qu’elle ne connaît pas, mais qu’elle soupçonne bien être de trés-hauts personnages, — nous verrons tout à l'heure que l’un d’eux est le comte Decazes, ministre de la police, et le second n’est rien moins que le prince de Talleyrand (1) — ; elle ne varie pas
dans sesréponses, elle n’a pas peur, elle dit ce qu’elle P , pas peur, q
1. On lit dans les notes manuscrites de Napoléon, mises par lui à Saint-Hélène en marge de l'ouvrage de Fleury de Chaboulon sur les Cent Jours (notes dont une copie a été faite par Meneval sur son exemplaire, aujourd’hui à la Bibliothèque nationale). « Le sequestre sur les biens de Talleyrand fut mis dans la journée. On trouva dans son hôtel des lettres adressées à la duchesse d'Angoulême, encore cachetées. » (Fleury de Chaboulon, I, 4m). Ceci atteste les rapports existant entre la duchesse d'Angoulême et Talleyrand.