Les Serbes, Croates et Slovènes
F Û EU
CROATES ET SLOVÈNES 21
Dans l'Ouest, les Serbes s'étaient fixés au milieu d'une de ces populations que l'on baptise autochtones tant que l’on n’a pas réussi à dépister leur point de départ, lequel est parfois lointain de la contrée envisagée. Il s'agit ici des Iilyriens, descendants des antiques Pélasges, et ascendants des Chkipétars, des Albanais. Race indisciplinable, si l’on s'en rapporte à Velleius Paterculus, dont le récit peut se résumer comme suit : de l'an 156 avant Jésus-Christ à la douzième année de notre ère, Rome, pour soumettre les Illÿriens, eut à entreprendre neuf guerres, dont les huit dernières furent occasionnées par plus de deux cents révoltes locales ou régionales. Sa domination ne fut d'ailleurs jamais que nominale en dehors du littoral et des iles. Encore nul aborigène ne savait-il un mot de latin dans l'immédiate banlieue des ports.
Soit que la mentalité des terribles montagnards eût beaucoup évolué au cours de cinq ou six siècles, soit pour d'autres raisons, les Serbes furent bien accueillis dans ce qui devait devenir la Bosnie, l Herzégovine, la Dalmatie, la Tserna-Gora. Ils y furent très vite comme chez eux, absorbant tout au point de réaliser