Les Serbes : population rurale et urbaine, vie intellectuelle, religion, politique : conference faite à Lyon, le 28 Mai 1917
« se sont unis pour commettre la fausse manœuvre diplo« malique, politique et militaire qu'il fallait attendre de « leur mentalité perdue de mégalomanie. L'heure de l'in‘ dépendance Yougo-slave prédite par Élysée Reclus a enfin « sonné. » (A. Chervin : L'Autriche et la Hongrie de denvain, Paris; 1915.)
Une première ébauche d'un État yougo-slave réunissant une parlie des Slovènes, Croates ét Serbes autrichiens, a été constraite en 4809 par: Napoléon [°! sous le nom d'Iliria ou Provinces [llyriennes. Pendant la courte durée de cette province (jusqu'en 1815) le régime français s’y signala par l'établissement de l'égalité civile, l'abolition des droits
seioneuriaux, la séparation des Écoles et de l'Église, la construction des ponts et chaussées, le développement du commerce et de l’industrie minière. Les peuples yougoslaves ontété contents de ce régime et des progrès réalisés eten ont gardé un bon souvenir. L'empereur d'Autriche lui-même avoua le progrès fait dans l'Illyrie par les EranCas; en venant la visiter, après la retraite des Francais. et voyant quelques ponts et chaussées inachevés, il S'écria : « Décidément, je suis revenu quelques années trop tôt. » Les orands seigneurs autrichiens n'étaient pas contents; et profitant du retour de la domination autrichienne, ils se sont empressés de récupérer leur « droit » et d'amener la réaction. Ces seigneurs quasi-féodaux sont aujourd'hui encore les plus grands adversaires de la formation d'un royaume yougo-slave uni et libre des Serbes, des Croaies et des Sloxènes.
Mais le bon grain est semé depuis longtemps. L'idée à fait son chemin. La préparation d’une unité yougo-slave s'est faite continuellement. Un pas primordial et décisif fut l'adoption d'une seule langue litféraire an lieu de deux ou trois idiomes provinciaux. La langue adoptée fut celle que les Serbes ont prise pour la littérature. Ceci