Les serviteurs de la démocratie

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et vouloir revenir en arrière. Robespierre fit remarquer, avec son âpreté de dialecticien, queles Révolutions n'étaient terminées que lorsqu'elles avaient abouti à leurs extrêmes conséquences. Buzot déclara la royauté difficile à défendre et à maintenir. Péthion, allant plus loin, proclama la doctrine de la souveraineté du peuple.

Cette attitude nette du député de Chartres lui fait le plus grand honneur devant l’histoire et le rendit très populaire. Aussi lorsque Bailly donna sa démission de maire de Paris, l'opinion publique désigna Péthion pour le remplacer.

II

Au moment où il prit possession de la mairie, cet homme intègre voulant se rendre compte des difficultés de la situation, fit constater dans quel état, au point de vue financier et politique, se trouvait la grande ville. Nous avons sous les yeux tous cés rapports: ils n'étaient rien moins que rassurants.

On affirmait que le peuple de Paris était ingouvernable, qu'un magisirat élu serait sans force et sans influence, que les rivalités de quartiers rendraient inefficace l’action de la police. Toutes ces difficultés élaient réelles. Elles avaient existé sous l’ancien régime; elles sereproduisaient sous un régime nouveau. Comment les vaincre ? Par la force et la tyrannie? — Mais à Paris la (yrannie et la force ont toujours été impuissantes. Péthion, esprit avisé, entreprit de gouverner avec la collaboration du bon sens et du patriotisme parisien. Il se dit que le peuple de Paris était mobile, mais généreux; ardent, mais bien intentionné; ignorant peut-