Les serviteurs de la démocratie

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plicité et de dignité; il ne fit entendre ni plainte ni récrimination. Ses coreligionnaires politiques avaient été souvent injustes et cruels pour lui, il oublia ces cruautés et ces injustices. Le 2 décembre survint. Armand Marrast n’eut pas les honneurs de la proscription. Mais combien il souffrit de la perte de la République et de la confiscation de la liberté! Sa santé minée par le chagrin, alla tous les jours en déclinant. Il mourut au commencement de l’année 1852. On s’aperçut alors que ce marquis, cet enrichi, cet épicurien était pauvre : il avait vécu dans la retraite et dans la gène. Armard Marrast ne laissa pas même de quoi suffire à ses funérailles. Ses amis durent se cotiser pour payer les frais de son enterrement. Quel éloge vaut un tel fait?