Les serviteurs de la démocratie

“ITA ER GODEFROY CAVAIGNAC 295

volontairement et marche avec une intrépidité que rien "ne peut abattre, dans une carrière qui va de la prison

à l’exil et de l'exil à la mort.

On raconte que sur son lit de softs quelques heures avant son agonie, ce grand citoyen demanda à un musicien célébre, à Chopin, de lui jouer la Marseillaise. Pendant qu'il écoutait le chant national de la Révolution, ses yeux se remplissaient de larmes etla mort s’emparait de lui; mais, à cet instant suprême, le héros qui repose aujourd'hui à l’entrée du cimetière Montmartre vit sans doute comme à travers un nuage le triomphe de cette République pour laquelle il avait souffert, car un sourire vint sur ses lèvres et ses dernières paroles furent des paroles

d'espérance.

Nous qui jouissons du prix de ses efforts, nous avons pour devoir de nous souvenir de lui et de reprendre, pour la mener à bonne fin, l’œuvre qui lui a tant coûté. Déserter la cause des libertés publiques et du progrès social ou la servir mollement, ce serait être ingrat envers ceux qui ne sont plus et indigne de ces glorieux ancètres.