Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs
3onaparte écrivait de Milan, au Directoire, le 15 novembre 1797 :
« Vous trouverez ci-joint une lettre d’Ottolini, gouverneur de Bergame, que l’on a trouvée dans les papiers des Inquisiteurs de Venise. Vous y verrez qu'elle compromet beaucoup un adjudant-général nommé Landrieux qui, depuis longtemps, a quitté l’armée pour se rendre en France. Ce misérable, à ce qu'il parait, excitait le Brescian et le Bergamosque à l'insurrection et en tirait de l'argent, dans le même temps qu'il prévenait les Inquisiteurs et en tirait aussi de l'argent. Peut-être jugerez-vous à propos de faire un exemple de ce coquin-là. Mais, dans tous les cas, j’ai pensé qu'il fallait que vous soyez instruits (1). >
(TrorarD, De Rivoli à Marengo, p. 166.)
Landrieux fut arrêté et traduit devant le tribunal criminel de la Seine pour fabrication de faux arrêtés signés Bonaparte, accusation à laquelle se joignit celle de faux en matière de lettres de change. Relaxé par le jury d'accusation, il se retira dans un petit village de Seine-et-Oise, et y vécut du produit de « ses succès contre les Vénitiens ». Napoléon s'étant trouvé, un jour de chasse, près de ce village, quelqu'un lui montra la maison qu'habitait Landrieux : ”
— Que fait-il? demanda vivement l'Empereur.
— Rien, sire.
— Eh bien, dans son intérêt, qu'il s’en tienne là.
(TrorarD, De Rivoli à Marengo, p. 167.)
Voir le Général Kilmaine.
Le Capitaine LARUE
Voir le général Linois.
() Correspondance de Napoléon LE, t. II, p. 588