Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs
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Cette malheureuse petite République n’en était pas quitte avec Saliceti. Devenue sujette de la France sous le Consulat, le ci-devant commissaire de Carnot fut chargé en raison de sa grande — trop grande — expérience des choses italiennes, d’en organiser le gouvernement. C'était en 1801. Le trésor lucquois ayant prêté autrefois 1,500,000 francs à l’impératrice Marie-Thérèse, l'empereur François en fit opérer la restitution. Saliceti profita de l’occasion pour réclamer sa part, et, malgré les doléances des habitants, se fit remettre de force, par le gouvernement qu'il installait, la somme de 700,000 francs.
(TroLar», De Rivoli à Marengo, p. 278.)
L'accueil courtois du général en chef faisait espérer à l’évêque que sa bonne ville de Lodi n'aurait pas trop à souffrir de la guerre. Mais dès le lendemain de la réception, Saliceti lui demanda une situation du trésor de San-Bassiano, déposé dans le Dôme, pours’en emparer € au profit de la caisse de l’armée ». L’évèque le pria d’épargner ces objets sans valeur monnayable, auxquels S'atiachait depuis des siècles la vénération des fidèles; Saliceti en demanda alors 30,000 francs, et comme le prélat ne lui offrait qu’une obligation personnelle de 1,000 zecchini (15,000 franes), plus toute l’argenterie de ses palais, Saliceti refusa et fit main basse sur tous les objets précieux que renfermait la cathédrale.
(TrorarD, De Montenotle au pont d'Arcole, p. 117.)
L'Officier SCHOLL
L’officier Scholl, mon hôte lui-même, avait fait connaître au ministère le lieu de ma retraite. On à vu que cet homme avait épousé une de mes parentes : iln'avait conseillé lui-même de n’évader, sans doute pour avoir occasion de me livrer et de me vendre. O siècle de-corruption! L'avancement qu’il sollicitait à l’armée sans succès lui fut aussitôt donné, et là ne se borna pas sa récompense : 100,000 francs lui furent comptés pour avoir livré son parent.
(FaucHE-Borez, Mémoires, t. III, p. 78.)