Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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faisaient déjà des victimes. Les dames de Milan, en les voyant, lors de l’entrée du roi, nous dit Marot,

Musequins frians,

Petits yeulx rians,

Regards attrayans,

Voyant ces puissants Grands archiers de garde, Disaient : quels géans!

Vrai Dieu ! qu’ils sont grans, Fors comme éléphans, Hardis, triomphans.

Dieu les sauve et garde!

Ainsi que létablissent tous les exemples que nous venons de fournir, les troupes françaises, jusqu’à la fin du règne de Louis XVI, n’ont brillé ni par la douceur, ni par l'honnêteté. Nous aurions pu multiplier nos exemples.

Mais nous ne voulons pas nous occuper des faits antérieurs à 1789. Si nous avons cru devoir, afin de donner un apercu général de toute lhistoire des soldats français, remonter aux premiers temps de l'histoire de France, nous ne voulons pas méconnaitre les trop faciles objections que l’on pourrait soulever. À cette époque, pourrait-on dire, il n'y avait pas d'armée levée sur le sol national, à cette époque l’armée française était composée de mercenaires, la plupart étrangers, et, s’il y avait les régiments d'Auvergne, de Picardie, de Gascogne, de Normandie, etc... à côté d'eux se trouvaient les Suisses et le Royal allemand.

C’est vrai.

Aussi, tant pour ne citer que des faits reprochables à des Français de naissance que pour limiter notre tâche, nous contenterons-nous de citer en exemples des faits postérieurs à 1789.

Quelle vaste, immense, fantastique énumération nous aurions pu donner des forfaits des soldats français, de leur honteuse conduite, où qu'ils aient passé! Nous aurions pu diviser ce volume en divers chapitres, chapitre du pillage, chapitre des viols, des cruautés, chapitre de livrognerie, chapitre de la trahison, etc.

Ainsi, en ce qui concerne livrognerie, nous aurions rappelé que la Chanson des Corporeaux (x), qui date de 1572, et dont voici un couplet :

(x) Caporaux.