Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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« Le général Saint-Cyr fut sur le point d’être écrasé en Catalogne, sans que le maréchal Suchet, gouverneur d’Aragon et de Valence, consentit à lui envoyer un seul bataillon. Le maréchal Soult fut abandonné seul dans Oporto sans que le maréchal Victor exécutât l’ordre qu’il avait reçu d’aler le rejoindre. Soult, à son tour, refusa plus tard de venir au secours de Masséna lorsque celui-ci était aux portes de Lisbonne, où il l’attendit vainement pendant six mois.

« Enfin Masséna ne put obtenir que Bessières l’aidât à battre les Anglais devant Almeido. »

GÉNÉRAL Marsor. Mémoires, t. II, p. 480.

Qu’on ne nous dise pas que ce sont des exceptions que nous citons : nous aurions pu augmenter considérablement ce volume, où nous avons fait figurer presque tous les Maréchaux. Que serait-ce si nous avions voulu consulter les archives du ministère de la guerre : que d’abominations encore inconnues nous auraient été révélées!

Il y aurait des volumes à écrire sur la bétise, la lâcheté de certains généraux, sur les jugements par ordre, sur les exécutions sans jugement.

Nous nous contenterons aujourd’hui des quelques extraits que nous avons recuillis.

À un émigré qui lui reprochait son origine, un maréchal du premier Empire réporidait : « C’est nous qui sommes des aïeux! »

Au lecteur de réfléchir, et, voyant ce qu’étaient les maréchaux français, les généraux de France, au lecteur de les juger.

HExrI CHAPOUTOT.