Louis XVI et la Révolution

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200 LOUIS XVI ET LA RÉVOLUTION.

Elle rejette les éléments vieillots, surtout les citations grecques ou latines, les invocations à l'antiquité! Au début celles-ci pullulent. Le comte de Clermont-Tonnerre, qui présidait le 2h août 1791, trouve, pour rappeler la Constituante à l’ordre, cette étonnante formule : « L'Assemblée nationale n’est plus qu’une arène, où chaque athlète descend pour y combattre ct triompher, tandis qu’elle devrait être un aréopage où chaque membre publierait ses idées avec sagesse et modération.» Un vague parfum de Conciones flotte dans ces discours. La pensée, toujours moderne, y prend naturellement la forme antique. Faut-il dire que rien n’est encore désespéré? Le classique Varron s'impose; par une légère distraction, Sieyès s'écrie même, le 7 septembre 1789 : « Aïnsi que Varus, ne désespérons pas du salut de l'État. » Faut-il prouver que le secret des lettres doit être gardé, à partir de 1789? Vite on retourne de dix-huit siècles en arrière : « Après une grande fermentation dans sa patrie et une guerre civile, dit l’évêque de Langres, le grand Pompée eut la générosité et la grandeur d’âme de livrer au feu toutes les lettres qui auraient pu encore proroger le souvenir des événements funestes et des malheurs de la patrie. » Cela ne suffit pas? On peut remonter un peu plus haut encore, et c’est ce que fait le chevalier de Boufflers : « Philippe est en guerre avec Athènes ; le courrier qui portait des dépêches au roi de Macédoine est arrêté, mais bientôt après relâché; les dépèches ne sont.pas décachetées, et Philippe les reçoit telles qu'on les lui avait envoyées. » Au début, cet argument des autorités avait quelque influence : aussi s’explique-t-on qu'il abonde. Le 3 août 1789, M. de la Luzerne fait rejeter la proposition de limiter le temps pour chaque orateur, en citant l'exemple du grand Arnaud, à cause de qui on avait imposé « la loi fatale du sablier… Arnaud, dont je vous parle, valait lui seul toute la Sorbonne, disait Descartes ; je ne présume pas qu’on en puisse jamais dire ni penser autant de l’Assemblée nationale; mais souvent un seul individu a tant