Mémoire sur la Bastille

ANECDOTES ET CITATIONS 267

Des armées? nous les battrons. Des injures? nous nous tairons. Montrons à l’Europe le François dans toute sa gloire, dans tout le charme de son caractère. Je le vois, je le sens, ce vœu de mon cœur est celui de tous les vôtres. »

Dès lors on n’entend plus que ces mots : « Pardon! grâce! amnistie! » Et des ordres sont promptement expédiés pour remettre M. de Besenval en liberté.

Les districts, dont nous n’étions que les fidèles représentans, ne jugèrent pas à propos, dans leur toute-puissance, de ratifier notre arrêté !. Les ordres que nous avions donnés furent révoqués le même jour, à dix heures du soir.

1. Le comité des subsistances envoya, sur les deux heures après midi, une députation à M. Necker. J'en étois, et je voulus le féliciter sur cette belle séance ; mais il me dit avec douleur : « Depuis votre départ, il s’est passé bien des choses; tout est changé. » (Dusaulx.) — Necker s'était porté garant que Besenval, son parent, lieutenant général des Suisses, se retirerait à Bâle. L'arrêté des électeurs fut immédiatement cassé par les districts. Besenval put cependant attendre son procès à Brie-Comte-Robert. L'instruction devant le Châtelet traîna, les témoins furent triés, les pièces écrites interprétées, et Besenval acquitté; mais Necker vit dès le 30 juillet baisser sa popularité.