Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

DALMATIE 115

Après cette expédition, le général en chef rentra, le 3 octobre, avec les troupes au Vieux-Raguse'. Le 19° et le 23° furent les deux régiments qui perdirent le plus de monde. Le général me fit ses plus grands compliments sur la valeur de celui que je commandais, et me témoigna son regret de ce que je n’avais pu me trouver à sa tête. Je devais en éprouver plus que personne; mais que faire?

Le camp du Vieux-Raguse ne tarda pas à être dissous, et plusieurs régiments quittèrent les États de Raguse pour retourner en Dalmatie. Le 79°, qui continua de rester au camp ?, fut aussi obligé, quelque temps après, de l’évacuer*, attendu que quatre vaisseaux de ligne vinrent mouiller à demi-portée de canon.

On supposa que les Russes pouvaient tenter un débarquement, et on s’empressa de fortifier les hauteurs de Raguse; on construisit à la hâte deux forts en pierres sèches’, et les troupes campèrent*. Bientôt, on sut que l'approche de ces vaisseaux n'était qu’une menace feinte pour attirer l'attention sur Raguse, et couvrir

600 à 700 (ou 500) blessés, 211 prisonniers ; indigènes 400 morts (dont 200 dans cette dernière attaque) et 800 blessés.

Nous eùmes 25 morts (chiffre évidemment au-dessous de la réalité) et 130 blessés.

? F. AAU, aux notes.

2 Il y resta une brigade.

$ Les deux bataillons du 79°, dans Raguse, avaient leur effectif porté à 1,836 hommes (20 novembre). C’était toujours le régiment de la Dal-

matie dont l'effectif était le plus fort. L'effectif de l'armée était de 21,500.

* On croirait, en lisant Marmont, à un ensemble de fortifications solidement exécutées. Une des plus importantes fut le fort Impérial sur le mont San Sergio, là où les Russes étaient postés pour le siège de Raguse.

$ Le 1* bataïllon fut posté à Bosanka.