Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)
SUR LE GÉNÉRAL GODART XIX
jusqu'à la fin de juillet. Son ordre de départ pour Carcassonne est de la même date que la dernière lettre du ministre de l'Intérieur à Mounier sur cette affaire, où il le félicite des mesures prises contre le complot formé pour corrompre l'esprit des troupes (30 prairial, 18 juillet).
Le rôle du chef de brigade Godart ni l'événement n’ont été aussi considérables qu'on a pu le croire. Il nous le prouve lui-même quand, sollicitant avancement et distinctions (6 octobre 1806), il invoque les services éclatants qu’il a rendus. Il rappelle d’abord le 18 brumaire, puis la bataille de Caldiero et Raguse, mais ne fait nulle mention de complot, de révolte, ni de service rendu à Rennes. Enfin, il compte toujours sur l'appui du prince de Ponte-Corvo.
Si ce mécompte de notre curiosité ne lui est pas imputable, il en est un autre qui ne tient qu'à lui. Des détails de la vie privée sont une source assurée d'intérêt dans des mémoires : il y a renoncé. Cependant, au début, il les promettait, en nous initiant à l'intérieur de sa famille. Il aurait pu, en abondant dans cesens, retracer ses souvenirs d'enfant de chœur, de la fameuse Chandelle d'Arras dont il parlait quelquefois. De là venait peut-être aussi sa plaisanterie favorite à table, en remettant une bouteille vide à un domestique : « Portez-la aux capucins, les bénédictins n'en veulent plus. »
Mais, à partir de 1794, après quelques détails qu'un