Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)
SUR LE GÉNÉRAL GODART XXIII
Malgré la complaisance qu'il met au récit du déblocus de Raguse et de la part quil y eut, c'est par d'autres qu’on connaît sa réponse au capitaine Darru qui, le 5 juillet, lui disait : « Je crois que tout à l'heure il va faire chaud. — Tant mieux, car j'ai la fièvre qui me travaille en froid. » En même temps il commande la charge et se porte en avant.
Aussi quand, malgré le silence de Molitor et de Marmont, il fut appelé dans les rangs de la noblesse de l'empire, c’est le souvenir de Raguse que durent rappeler ses armoiries : le vaisseau y représente l'escadre russe bloquant la ville du côté de la mer; le palmier est peut-être moins l'emblème banal de la gloire que celui de ces régions (Albanie, Corfou), comme particularité de leur végétation, singulière pour des Français.
Sa vie est bientôt partagée entre la maladie et l'accomplissement résolu, comme à (Gospich, de devoirs dont il souhaite être récompensé par le demi-repos d'un service dans l’intérieur de la France. Mais ce chef, rude à ses subordonnés, n'est pas non plus toujours commode pour ses supérieurs. On le voit pour les officiers généraux de la Rochelle, pour Molitor, pour Clauzel, pour Marmont mème, quand celui-ci fut témoin de son observation à son général de brigade, et peut-être aussi d'observation's trop franches sur la situation à Gospich.
Marmont eût été bien plus mécontent encore s’il